CS Gestion des interactions Eau et Agriculture face aux Changements Globaux (GEAC)
Publié le 20 décembre 2024Descriptif
Diplôme d’établissement, le certificat de spécialité (CS) permet à des stagiaires de la formation continue, cherchant un approfondissement thématique, une double compétence ou une réorientation, de suivre une dominante de 3e année du cycle d’ingénieur d’AgroParisTech.
Le Certificat de Spécialité Gestion des interactions Eau et Agriculture face aux Changements Globaux est associé à la dominante de 3e année d’ingénieur AgroParisTech GEAC.
Les interactions entre eau et agriculture sont aujourd’hui au cœur de questionnements prioritaires, notamment dans les pays marqués par des contextes de rareté de l’eau. La sécurité alimentaire et l’accès à des régimes alimentaires plus diversifiés d’un grand nombre de pays dépend de ces interactions, dont l’équilibre est mis en question par les changements globaux (changement climatique, croissance démographique, urbanisation, évolutions sociétales des perceptions liées à l’eau,…). L’agriculture utilisant environ 70% de la ressource en eau au niveau mondial, une gestion durable et intégrée de cette ressource paraît indispensable tant au niveau quantitatif qu’au niveau qualitatif. La sobriété vis-à-vis de la ressource en eau, l’économie circulaire, le stockage de l’eau, la protection de la ressource vis-à-vis des contaminants historiques et émergents, sont des questions brûlantes sur la scène nationale comme internationale qu’il convient de mettre en œuvre par des actions coordonnées au niveau des territoires.
L’adaptation de l’agriculture aux changements globaux repose sur des stratégies plurielles entre irrigation, aridoculture, sélection et stratégies culturales ou accès à des ressources alternatives. Les leviers techniques, technologiques, agroécologiques, et organisationnels, ainsi que les mesures correctives proposées dans le cadre de l’ingénierie écologique, doivent être pensés conjointement afin d’obtenir des résultats significatifs sur la protection de la ressource en eau de surface et souterraine. Enfin, les changements globaux eux-mêmes apportent de nouvelles opportunités qu’il convient d’évaluer tant au niveau sanitaire et environnemental, qu’au niveau économique, social et organisationnel.
Le succès des adaptations aux changements globaux nécessite une concertation entre acteurs, regroupant une grande diversité d’intérêts et de perceptions souvent divergents (agriculteurs, collectivités locales, grandes sociétés d’aménagements, associations d’irrigants, chambres d’agricultures, associations, ONGs, bailleurs de fonds…).
- acquérir des compétences biophysiques
- connaitre les acteurs, les politiques autour de l’eau
- appréhender les différents niveaux de gouvernance des eaux (bleues, vertes, grises), où les imbrications d’actions réalisées à différentes échelles spatiales et temporelles résultent en une complexité propre à chaque contexte géographique
- proposer des clés permettant de mettre en œuvre des stratégies de gestion locales et territoriales
- Étudiants en poursuite d’études
- Salariés
- Demandeurs d’emplois
Niveau requis
- diplôme de niveau bac+5 en sciences du vivant (ingénieur habilité par la Commission des Titres d’Ingénieur (liste CTI), master 2)
- titre inscrit au RNCP niveau 7 européen, en science du vivant
- diplôme étranger équivalent aux diplômes français exigés ci-dessus
Selon le profil des candidats, une mise à niveau/autoformation en hydrologie et hydrodynamique peut être proposée en début d’année. Des lectures sur les controverses actuelles concernant les questions eau et agriculture seront également proposées.
La formation est accessible par VAPP (validation des acquis professionnels et personnels).
L’organisation générale de la formation comporte :
- un camp terrain : des processus physiques à la gestion de l’eau dans un système cultivé, organisé à l’entrée en formation
- un tronc commun de septembre à fin février
- de modules optionnels
- un enseignement de langues
- deux projets, dont un international
- un accompagnement au projet professionnel
- un accompagnement au développement des soft skills en contexte pluriculturel
- un stage de 6 mois
Le camp terrain
Le camp terrain est situé au début de l’année universitaire et a lieu dans la Crau. Il a pour vocation de présenter de manière pratique les processus physiques liés à la gestion de l’eau sur une exploitation agricole représentative des systèmes dominants à l’échelle mondiale (gravitaire), au niveau local, pour ensuite en appréhender les fondements à l’échelle d’un territoire (infrastructures, organisations).
Il permet d’aborder des questions autour de la productivité de l’eau agricole, des services fournis par l’eau agricole et les infrastructures, des pratiques agricoles et de la transition agroécologique, de solutions fondées sur la nature, et de poser les bases de la gestion intégrée de la ressource.
Il vise à développer des connaissances autour des interactions eau et agriculture, et à développer des connaissances méthodologiques.
Le tronc commun est constitué de 4 blocs obligatoires :
Bloc 1 (septembre /octobre) : il permet d’approfondir les processus biophysiques sous-tendant les interactions eau et agriculture à différentes échelles spatiales et temporelles et est constitué de 7 modules
- Évaporation : de la parcelle au bassin versant agricole
- Transferts hydrauliques
- Hydrologie des bassins versants cultivés
- Fonctionnement et gestion des systèmes irrigués
- Systèmes de culture et production en situation de manque d’eau (aridoculture)
- Biogéochimie et transferts de polluants en milieu cultivé
- Irrigation et qualité des eaux
Bloc 2 (octobre/novembre/décembre) : il aborde les processus de gouvernance, politique de l’eau en interaction avec les politiques agricoles, ainsi que les dispositifs et techniques d’animation de collectifs organisés autour de la gestion de la ressource en eau et est constitué de 3 modules
- Gouvernance de l’eau et jeux d’échelles
- Mise en politique de l’eau
- Évaluation économique
Bloc 3 (novembre) : il a pour objectif de présenter les opportunités et risques des ressources et pratiques alternatives en eau en contexte de changements globaux et est constitué de 2 modules
- Réutilisation des eaux non-conventionnelles pour la production végétale
- Indicateurs et pratiques pour la protection de la ressource en eau
Bloc 4 (décembre/janvier/février) : il présente l’insertion des problématiques eau et agriculture dans les enjeux de développement à l’international (nexus eau-énergie-alimentation) et est constitué de 3 modules
- Irrigation et Développement
- Eau et Sud
- Eau et Développement
La formation propose également trois modules d’enseignement optionnels :
- Les métiers et les acteurs de l’eau et des milieux aquatiques (en France)
- Méthodes numériques pour la modélisation
- Eau et changement climatique
Les projets
Le projet « national » a vocation à être en lien avec le projet professionnel de l’auditeur. En fonction de son choix exprimé en début d’année, il consiste en (i) un projet opérationnel proposé par une entreprise du secteur et permettant d’appréhender une question de R&D (ii) un diagnostic territorial/démarche participative à mener en lien avec une problématique portée par une collectivité ou une association (iii) une question de recherche académique portée par un chercheur spécialisé du domaine de l’eau et impliquant une expérimentation (iv) un pré-projet de start-up à construire en partenariat avec les responsables de l’itinéraire Entreprenariat AgroParisTech et le BIC (Business and Innovation Centre) de Montpellier.
Le projet international s’appuie sur tous les savoirs et savoir être acquis au cours du premier semestre. Il consiste à conduire un projet proposé généralement par une association locale (projets historiquement réalisés pour d’autres formations AgroParisTech en Espagne, Tunisie, Maroc ; ou au Sud de la France si la situation sanitaire l’exige). Il comprend 2 semaines sur site pour réaliser des enquêtes et recueillir des données terrain, rédiger collectivement un mémoire en temps limité et présenter les résultats aux autorités locales). Il s’inscrit pleinement dans l’internationalisation de la formation et son ouverture à des zones géographiques marquées par des contextes de rareté de l’eau.
Stage
Ce stage de 6 mois, réalisé de début mars à septembre, peut être réalisé en entreprise ou en structure publique, recherche publique, en France ou à l’étranger, sur un sujet relevant des centres d’intérêt de la formation
Organisation pédagogique
Le programme se déroule en rythme séquentiel
- Tronc commun et projet de septembre à fin février
- Stage de mars à septembre
Validation
- Diplôme obtenu avec une moyenne de 10/20
- Un total de 60 ECTS est nécessaire pour valider l’année :
- Enseignement académique : 30 ECTS
- Stage : 30 ECTS.
Méthode pédagogique
- Cours théoriques
- Travaux dirigés/pratiques
- Travaux de groupe
- Projets
Modalités d’évaluation
- Contrôle continu tout au long du cursus spécifique à chaque module de formation
- Rapports pour projets et études de cas (individuel et collectif)
- Comptes-rendus de travaux pratiques en hydraulique/hydrologie
- Pratique de l’évaluation auto-formative
- Mémoire et soutenance de stage niveau ingénieur
Intervenants pressentis
- Enseignants AgroParisTech et académiques d’autres institutions
- Professionnels exerçant les métiers visés par la formation
- Concevoir des projets agricoles (et hydroagricoles) durables du point de vue de la gestion quantitative en eau, et mettre en place des plans de gestion des pénuries en eau en adéquation avec le socio-hydrosystème et cohérents d’un point de vue territorial
- Evaluer les opportunités agronomiques, les risques environnementaux/sanitaires, et l’acceptabilité sociale liées à l’utilisation de ressources en eau alternatives en agriculture
- Intégrer les changements globaux (notamment changement climatique) dans l’analyse de la durabilité de projets agronomiques et hydroagricoles
- Identifier les services environnementaux liés aux différents systèmes (hydro)agricoles
- Mettre en place des actions de protection de la ressource en eau dans les agro-hydrosystèmes
- Identifier les acteurs, leurs interactions, et les modes de gouvernance dans les domaines de la gestion de l’eau et de l’agriculture
- Intégrer les échelles spatiales dans la définition des enjeux autour de la ressource en eau et évaluer les niveaux d’organisation auxquels doivent être gérées les questions de l’eau pour l’agriculture
- Concevoir et animer des démarches participatives dans les socio-agro-hydrosystèmes
- Adapter son cadre d’analyse et ses pratiques en fonction du contexte socio-culturel de ses interlocuteurs et des spécificités environnementales de l’agro-hydrosystème étudié
- Bureau d’études eau/agriculture/agroécologie
- Associations, Instituts et ONGs internationales
- Chambres d’agriculture, Collectivités, projets de territoire
- Conseil
- Sociétés d’aménagement régional
- Equipementiers
- Recherche et enseignement supérieur
Candidatures 2024/2025
Les candidatures sont ouvertes.
La sélection des candidats est effectuée sur dossier et entretien.
Tous les candidats seront inscrits administrativement sous le statut formation continue
Nombre de places
1 à 5, dépendant du taux de remplissage initial par les élèves ingénieurs.